Jeune espoir grenoblois, Nicolas Pelorson est un vrai fanatique de l'escalade, que ce soit sur résine ou sur rocher. A à peine 18 ans, il naviguait déjà dans le 8B+ bloc, et le 9a en voie.
Escalade9:Salut Nicolas, peux tu te présenter en quelques mots ? Nicolas:Je m’appelle Nicolas Pelorson, j’ai 18 ans et je suis un fanatique de l’escalade.
Escalade9:Comment es tu arrivé à l'escalade ? Nicolas:C’est sans trop de raisons que j’ai commencé ce sport. Vers 9 ans j’avais envie de me défouler un peu, de faire un sport… et c’est vers l’escalade que mon instinct m’a mené. Bonne pioche !
Escalade9:Tu sembles très attaché à St Pancrasse, en particulier à Tétard Park. Peux-tu nous présenter le secteur? Nicolas:St Pancrasse, c’est un peu mon laboratoire, une sorte de seconde maison pour moi. Ce secteur se situe à environ 20 minutes du centre de Grenoble (et 5min de ma vraie maison) en voiture, ajouté à 20 bucoliques minutes de marche en montagne. Après ça, on arrive sur une confortable vire avec vue sur la vallée du Grésivaudan. En ce qui concerne l’escalade (car au fond, c’est ça qui nous intéresse vraiment) c’est top ! Les voies font entre 10 et 20 mètres, sont généralement (voir tout le temps) bien à doigts et un poil résistantes. Le rocher est d’excellente qualité, c’est à mon goût le meilleur rocher de Grenoble.
Nicolas Pelorson dans "Amestsa"
Escalade9:Si tu devais nous conseiller quelques voies là-haut, que proposerais-tu? Nicolas: Hé bien il y a le classique 8a « La revanche de têtard » qui est très beau. Je conseille de le faire sans le tri doigts taillé ; c’est presque plus facile et beaucoup plus beau.
Après, il y a le 8c « Le dernier têtard », une voie super originale et variée. C’est le plus beau 8c que j’ai fait.
Enfin, le 9a « Amicalement blues » est vraiment une voie exceptionnelle. C’est tout naturel (ce qui est assez rare dans ce niveau) et la gestuelle est incroyable. J’aimerais bien que quelqu’un la répète, pour que d’autres puissent juger de la difficulté de cette voie.
Escalade9:9a en voie, 8B+ en bloc... Tu comptes t'arrêter où? Nicolas:C’est vrai que j’aime beaucoup la difficulté et m’investir dans des voies/blocs durs. Après, jusqu’où je vais m’arrêter, je n’en ai aucune idée. Je ne me pose pas trop de question la dessus. Simplement, quand je repère une voie qui me motive, j’essaie de l’enchainer.
Escalade9:Et la compète? Nicolas:La compète, j’adore aussi, autant que la falaise. Ca permet de se donner un prétexte pour s’entrainer et de réussir à grimper au dessus son niveau max. J’aime beaucoup le fait qu’il faut se préparer longtemps à l’avance pour le jour de l’échéance, donner le meilleur de soi-même.
Escalade9:On entend moins parler de toi en grandes voies...? Nicolas:J’en ai fait quelques unes il y a longtemps. J’avais trouvé ça vraiment cool et ça m’avait donné presque envie d’essayer des grandes voies dures. Après, le souci, c’est qu’il faut trouver un partenaire motivé pour s’investir dans la voie avec soi, ce qui est assez dur. L’occasion ne s’est jamais présentée.
Escalade9:Comment t'entraines-tu? Nicolas: Mes objectifs principaux sont plus ciblés sur la compétition. L’entraiment, c’est vraiment compliqué et moi-même je ne comprends pas toujours l’objectif de tout ce que me fait faire mon entraineur (Rémi Samyn). En gros, en début d’année, je fais pas mal de muscu et d’abdos et assez peu d’escalade (au bas mot 2 fois par semaine dont une fois sur du caillou). En milieu d’année,je fais des exercices un peu plus ciblés sur l’escalade que la muscu (comme du pan Güllich ou des suspensions). Enfin, juste avant les compétitions importantes, je ne fais quasi que de l’escalade dans ma préparation, en incluant beaucoup de séances en extérieur.
A tout ce programme j’ajoute toutes les 3 semaines des stages de 3 jours au pôle de Fontainebleau.
Escalade9:Quels sont tes projets pour 2016? Sur quelle falaise pourrait-on te croiser? Nicolas: En compétition, il y aura le championnat du monde de bloc jeune fin novembre. L’objectif sera d’y faire un truc bien. Aussi, il y a Bercy. Y participer en bloc est un rêve plus qu’un projet. Sait-on jamais…
En falaise, faire toujours plus de voies dures et pourquoi pas essayer d’enchainer « Biographie » à Céüse cet été… ça aussi, c‘est un rêve. Aussi, j’ai l’objectif que je me suis fixé environ 5 ans auparavant, qui était d’enchainer toutes les voies de la vire de Tétard Park. C’est toujours d’actualité alors on me trouve souvent la bas…
Escalade9:La voie qui te fait rêver? Nicolas:« Action directe ». Les mouvements ont l’air dingue et la longueur est parfaite. J’aimerais vraiment l’essayer. En plus c’est le premier 9a de l’histoire, rien que pour ça, il faut la faire !
Nicolas Pelorson dans "Mezcal" - Photo: Philippe Poulet - Source: Instagram de Nicolas
Escalade9:Quels sont les grimpeurs qui t'ont inspiré ou que tu voudrais remercier? Nicolas:Chris Sharma est le grimpeur qui m’a largement le plus inspiré. Quand je commençais l’escalade, je regardais tous ses films. A chaque fois, je me disais « ouaaah ! J’aimerais tellement avoir le niveau d’essayer ces blocs !». Du coup, ça m’a donné envie de m’entrainer et aujourd’hui je n’arrive toujours pas à faire des blocs aussi durs…mais j’en suis un peu plus proche.
Le grimpeur que je voudrais remercier est Quentin Chastagnier. Tout d’abord, c’est avec lui que j’ai commencé l’escalade. Il m’a fait découvrir la falaise très jeune, et sans lui, je ne serais sûrement pas habité par une telle passion pour l’escalade.
Par ailleurs, il à équipé presque toutes les voies très dures de Grenoble et c’est grâce à lui qu’aujourd’hui, j’ai un terrain de jeu immense près de la maison.
Escalade9:Des sponsors à remercier également? Nicolas:Je remercie Scarpa et petzl, qui me font profiter de leur top matériel, et les salles d’escalade « Espace Vertical ».